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La réplique de Gyptis

Site

Marseille

Année

2013

Partenaires

Université d’Aix Marseille, CNRS, Région PACA, Métropole Aix-Marseille-Provence, Chantier naval Borg, Office national des forêts

Réalisation

   Patrice Pomey, Pierre Poveda


La candidature de Marseille au titre de « Capitale Européenne de la Culture »  et quatre années de montage ont permis au projet de reconstitution de voir le jour, porté par l’Université d’Aix Marseille, le CNRS, la région PACA, la Métropole Aix-Marseille provence, le chantier naval Borg et l’association Arkaeos. Au départ, deux répliques étaient envisagées, Jules Verne 7 et Jules Verne 9, mais des questions budgétaires ont recentré le projet sur la plus petite des deux épaves ; Jules Verne 9, qui serait baptisé Gyptis, du nom de la princesse Ségobrige ayant épousé le chef des colons phocéens.

En 2010, des prospections sont menées avec l’Office National des Forêts pour le choix de bois locaux et leur séchage, en amont de la construction. Les chênes ayant permis de construire la quille, l’étrave, l’étambot et le massif d’emplanture sont issus de la forêt de Cadarache. Les bordés viennent de pins de la forêt de Géménos et les barrots des Pennes-Mirabeau.

En 2013, l’équipe s’installe dans une menuiserie désaffectée de l’anse du Pharo, à l’entrée du Vieux-Port de Marseille. Plusieurs expérimentations débutent alors en collaboration avec les charpentiers, afin qu’ils puissent retrouver les gestes techniques de la construction sur bordée, des assemblages par ligature et la recette de l’enduit recouvrant la coque de l’embarcation. La barque a été entièrement redessinée au moyen d’un logiciel 3D afin de disposer des plans et mesures au fur et à mesure de la reconstruction. Le chantier à proprement parler a débuté par l’installation de la quille, de l’étrave et de l’étambot, puis des virures de bordé consolidées ensuite par la membrure. Lancé une première fois, il a ensuite été gréé d’une voile carré inspirée des représentations de l’époque.

Le chantier de Gyptis a duré en tout neuf mois, et représente 5000 heures de travail de charpenterie dont 3000 seulement pour les ligatures. Cinq charpentiers ont participé à la construction, aidés par des étudiants, bénévoles et stagiaires, sous la houlette d’un archéologue. Toute une équipe logistique a permis le montage financier, la communication, la médiation, le suivi scientifique et photographique de chacune des étapes du chantier. Une fois lancé, les performances nautiques du bateau ont pu être évaluées dans diverses conditions. La voile de 25 m² est tissée de fils de lin et munie de cargues. 720 kilos de galets de la Durance constituent le lest de la barque. Bien que munie de deux gouvernails latéraux, seul celui situé sous le vent de la voile est utilisé, l’autre étant alors relevé pour limiter la traînée.

Le Gyptis a aujourd’hui parcouru plus de 500 milles marins, à Marseille mais aussi à Sète, Toulon, la Ciotat, Olbia et Antibes. Il a été exposé au Musée des traditions et des barques du Léman à Saint-Gingolph (Suisse) ainsi qu’à Gênes (Italie) à l’Università degli Studi di Genova. Ses navigations ont fait l’objet de nombreuses publications scientifiques mais aussi d’articles parus dans des revues grand public. Un ouvrage, Le Gyptis. Reconstruction d’un navire antique : Notes photographiques, Marseille (1993-2015), a été publié en 2015 chez CNRS Editions. Le bateau participe chaque année aux Fêtes de la Science, Journées Nationales de l’Archéologie, Journées Européennes du Patrimoine, etc.

Navire antique Gyptis
Navire antique Gyptis
Navire antique Gyptis
Navire antique Gyptis